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Mon patron m’a traité de façon cavalière
C'est un comportement cavalier, mais est-ce de l’abus de pouvoir ou simplement du droit de gérance?
Afin d’entreprendre les actions adéquates, il importe de bien comprendre la différence entre le droit de gérance et l’abus de pouvoir. Voici un exemple type :
J’ai vécu une semaine désastreuse à l’étage avec mon patron. J’ai eu le malheur de me tromper sur un détail quand j’enseignais aux externes, et là, on dirait qu’il s’est donné comme mission de prouver à tout le monde que je ne connais rien. Il a passé la semaine à me « pimper » sur des trucs vraiment impossibles! C’était de toute évidence dans le but de me rabaisser et de me faire paraître nulle devant les autres médecins résident·e·s et externes. Et là, à la fin de la semaine, il est venu me dire « Si tu connais pas ta discipline, t’as pas d’affaire à l’enseigner aux externes et tu devrais te demander si t’es fait pour devenir médecin ».
Le droit de gérance, c'est le droit de superviser le travail
Le droit de gérance, c’est le droit de l’employeur·e de contrôler et de surveiller le comportement et le rendement de son personnel. Ainsi, les superviseur·e·s de stage ont un certain droit de gérance sur les médecins résident·e·s, soit de superviser leur travail. Les médecins résident·e·s ont un certain droit de supervision sur les externes. En exerçant son droit de gérance, un·e superviseur·e peut imposer certaines mesures à ses supervisé·e·s dans l’intérêt du bon fonctionnement de l’unité de soins, tant que cela n’est pas fait dans le but de nuire à ces personnes.
Par exemple, un·e superviseur·e a le droit de redistribuer le travail parmi les membres de son équipe par souci d’efficacité. Il ou elle a aussi le droit de refuser aux gens supervisés de poser un geste médical si cela peut mettre la sécurité du patient ou de la patiente en danger. Un·e patron·ne qui tasse (respectueusement) un·e médecin résident·e pour poser une voie centrale sur un·e patient·e de plus en plus instable use de son droit de gérance. Cette personne n’est pas en train d’abuser de son pouvoir.
Le « pimping », une technique parfois désagréable, mais pas nécessairement abusive
Cette technique d’enseignement par rafale de questions est certes parfois un moment désagréable pour la personne qui le subit. Cependant, s’il est fait de manière constructive et respectueuse, il ne constitue pas un abus de pouvoir en soi.
Toutefois, si le « pimping » est utilisé de manière malicieuse et répétée, dans le but de rabaisser quelqu’un ou de l’humilier devant autrui, comme cela semble être le cas dans l’exemple ci-dessus, on peut alors penser qu’il s’agit d’abus de pouvoir et donc de harcèlement psychologique. Une analyse plus approfondie s’impose.